Les organisateurs de salons pourraient considérer plus clairement dans leur stratégie la notion de cluster, si voisine au fond de celle de salon, non pas simplement en tant qu'idée, mais en tant que notamment :
- phénomène croissant d'intégration et de territorialisation des filières professionnelles,
- modèle horizontal et pluriel d'organisation des échanges et des collaborations,
- combinaison économique, politique, sociale et scientifique.
Et vice-versa : les clusters se posent et se poseront de plus en plus la question de la création de manifestations comme une de leurs missions majeures (cela devient même un marché de prospection pour les PCO). Nous pourrions utiliser aussi "pôle de compétitivité". Qu'est-ce que cela évoque d'écrire qu'un salon est un "pôle de compétitivité" ?
Souvenons-nous aussi que les congrès, avant d'être des manifestations, sont des associations permanentes de pairs.
Parmi les autres modalités de structuration des filières, de cristallisation des compétences à des fins de compétitivité, de développement de l'innovation, nous pouvons aussi regarder ce qui se passe du côté des structures d'accélération de transfert technologique (SATT). De la même manière nous pouvons faire voisiner la notion de salon avec celle de SATT. Se dire que les salons sont des structures d'accélération de transfert technologique.
Encore autre chose : les living labs qui fleurissent sur internet. Les salons sont des living labs.
Encore autre chose : les pépinières. A partir du moment où nous nous mettons à opérer le transfert du permanent au transitoire, pourquoi ne pas imaginer l'inverse ? Il y aurait sans doute de nouvelles attributions des parcs des expositions à savoir accueillir des pépinières d'entreprises, à participer activement au développement des entreprises sur leur territoire, voire simplement à créer une proximité pédagogique entre le développement des entreprises, de leurs innovation et le monde des salons.
Après, peut-être y a-t-il encore quelque chose que ne concerne pas seulement le monde économique, mais aussi celui du grand public, des citoyens, des personnes, celui de la "philia", d'amitié si répandue aujourd'hui. Imaginer créer des clusters d'individus sur les manifestations, ... Il s'agit au fond d'inventer ou de réinventer des modalités de proximité, or sans doute plus le temps passe, plus nous aurons aujourd'hui et demain à penser le sens des distances, voire à savoir le produire.
A suivre et à méditer sans doute.
Note :
Pour ceux qui voudraient creuser, il existe des travaux édités et proposés par deux chercheurs canadien et allemand, Harald Bathelt et Johannes Glueckler, ainsi que par d'autres contributeurs, sur le site SPACES, Spatial Aspects Concerning Economic Structures, http://www.spaces-online.com/, avec notamment un article très intéressant publié en 2004 : Temporary Clusters and Knowledge Creation: The Effects of International Trade Fairs, Conventions and Other Professional Gatherings, http://www.spaces-online.uni-hd.de/include/SPACES%202004-04%20Maskell-Bathelt-Malmberg.pdf. Il faudra aussi rendre compte du livre récent de Harald Bathelt, Francesca Golfetto et Rinallo Diego " Trade Shows in the Globalizing Knowledge Economy".
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Trade Shows in the Globalizing Knowledge Economy - Oxford Scholarship
This book presents a comprehensive overview of the important role played by trade shows in the globalizing knowledge economy. Traditionally conceived as marketing tools, the book conceptualizes ...
http://www.oxfordscholarship.com/view/10.1093/acprof:oso/9780199643080.001.0001/acprof-9780199643080